L’envolée des prix sur les îles bretonnes empêche les locaux d’y habiter

L’envolée des prix sur les îles bretonnes empêche les locaux d’y habiter


Un vent de folie immobilière souffle sur les 11 îles bretonnes habitées, selon Ouest-France . Les insulaires ne parviennent plus à acquérir de logements sur les îles, les biens immobiliers étant pris d’assaut par une clientèle estivale aisée. Et ce, sur presque tout le territoire, dans le Morbihan avec Belle-Île-en-Mer ou l’île de Groix, dans le Finistère avec l’île de Ouessant ou l’île de Sein ou encore dans les Côtes-d’Armor avec l’île de Bréhat.


Groix, dans le Morbihan (56), après avoir longtemps été «la destination familiale de vacances de Lorientais et d’habitants de l’agglomération», étant inconstructible à 80%, comme l’explique la notaire Mathilde Tersiguel à Ouest-France, est devenue prisée par les Parisiens. Groix est située à 16 kilomètres de Lorient, dans le Morbihan, ce qui la rendait facilement accessible aux habitants de Lorient donc mais en avril 2022, le prix du mètre carré a flambé pour atteindre les 4542 €, soit une augmentation de 34 % en un an et de 68% en 5 ans, souligne la page prix du Figaro immobilier.


Des îles prisées par les retraités


Même son de cloche du côté de Bréhat, dans les Côtes-d’Armor (22 ), où le prix médian du mètre carré est de 5776 €, soit une augmentation de 56% en un an et de 60 % en 5 ans: «Les îliens de souche ne peuvent plus s’offrir de propriété», déplore Roselyne Bothorel, directrice de l’agence immobilière Demeures du Littoral. Ce phénomène n’est pas nouveau mais il s’est accentué en 2020 et en 2021. «Le télétravail a joué bien sûr mais pas dans une proportion exceptionnelle. La majorité des acquéreurs sont des personnes qui arrivent à la retraite, achètent dans un premier temps en résidence secondaire puis en font leur résidence principale», décrypte-t-elle.



Le nombre de résidences secondaires explose donc dans cette île et les biens à vendre se raréfient. Demeures du Littoral n’a aucun bien en vente à Bréhat en ce moment et ce depuis quelques années. «Peu de biens sont en vente et les quelques biens disponibles partent par le système du bouche-à-oreille», remarque la directrice de Demeures du Littoral.


Les locaux sont donc contraints de quitter l’île et d’acheter des biens dans les terres. «Ils ne peuvent pas non plus acheter un bien sûr la côte où le même problème se pose. Les prix de l’immobilier montent et les salaires ne sont pas les mêmes en province qu’à Paris», alerte Roselyne Bothorel.


Sein, Molène et Ouessant, dans le Finistère (29), sont un peu plus épargnées par la hausse des prix même si les biens à vendre sont rares ici aussi. À Molène, île de 151 habitants, le prix au mètre carré avoisine les 2332 €, soit une hausse de 1% en 5 ans. «Un Molénais peut encore s’acheter une maison sur l’île. L’augmentation des prix va moins vite que sur les autres îles car nous sommes moins connus», se réjouit le maire Didier Delhalle, auprès de Ouest-France.

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